bâtiment et chantier
Le drone : un outil stratégique pour les constats dans le secteur du bâtiment
Avec l’évolution constante des technologies et la nécessité de documenter avec rigueur et objectivité les situations liées au bâtiment, au génie civil, aux chantiers ou encore aux conflits de voisinage, le constat par drone s’impose comme une preuve moderne et fiable, réalisée dans un cadre strictement légal et sécurisé.
En tant que commissaire de justice diplômé télépilote, j’utilise le drone comme une extension aérienne du constat traditionnel, permettant d’intervenir sur des zones :
Difficiles d'accès
Toitures, étages élevés, cours enclavées
Dangereuses
Structures fragilisées, chantiers actifs
Simplement impossibles à observer depuis le sol
Cas d’usage concrets
Les drones permettent de remplacer l’usage d’échelles, nacelles ou échafaudages, réduisant considérablement les risques humains tout en offrant des prises de vue précises.
- Toiture ancienne dont l’accès est trop fragile pour un technicien : constat des tuiles déplacées, fissures, cheminée endommagée.
- Façade d’immeuble en centre-ville : vérification de l’état des enduits, des joints, ou de la présence de mousse ou d’infiltrations en hauteur.
- Structure métallique d’un entrepôt industriel : constat de déformations, rouille, détachement d’éléments de bardage.
Les images aériennes haute résolution, accompagnées d’un rapport horodaté, offrent une vision globale et exploitable devant les juridictions civiles ou administratives.
Il est également possible, sur demande, d’obtenir des mesures précises à partir des clichés, telles que :
- La hauteur d’un mur ou d’un pignon,
- La surface d’une toiture,
- Les distances entre une construction et les limites de propriété.
La documentation de l’état initial d’un bien avant travaux est essentielle pour prévenir tout litige futur avec les voisins, les copropriétés, ou les assureurs.
Grâce au drone, je réalise des prises de vue
- De l’intégralité des façades, y compris celles donnant sur des cours intérieures difficilement accessibles,
- De la toiture, des souches de cheminée, des terrasses en hauteur,
- De l’environnement immédiat, comme les murets mitoyens ou clôtures.
Un chantier de rénovation d’immeuble entraîne la pose d’un échafaudage mitoyen. Un constat par drone avant les travaux permet de prouver que la façade du voisin était exempte de fissures. En cas d’apparition de désordres, les photos horodatées serviront de preuve irréfutable de l’état antérieur.
À l’issue du chantier, un second constat drone permet :
- De vérifier la conformité des travaux par rapport au permis (volumétrie, matériaux, finitions),
- De constater l’absence de malfaçons en hauteur,
- De documenter le nettoyage du chantier.
Ce type de constat est très apprécié dans le BTP pour sécuriser les rapports avec les sous-traitants, éviter les litiges avec les riverains, et faciliter les réceptions de travaux.
Le drone constitue un outil puissant pour constater visuellement et techniquement des infractions au code de l’urbanisme.
- Construction non conforme au permis déposé (maison trop haute, extension en limite de propriété),
- Annexe installée sans autorisation dans un jardin arrière,
- Empiétement sur la voie publique ou le terrain voisin (terrasse, abri de jardin, clôture déplacée),
- Absence d’affichage réglementaire du panneau de permis de construire.
Dans tous ces cas, un survol par drone — réalisé depuis la voie publique ou avec les autorisations nécessaires — permet de :
- Capter l’emprise réelle de la construction,
- Mesurer les hauteurs, distances et dépassements,
- Démontrer l’absence ou la non-conformité d’un panneau.
Exemple concret :
Un voisin dépose une plainte pour construction illégale : le constat par drone permet de prouver que le nouvel étage dépasse la hauteur maximale autorisée de 1,20 mètre.
Ces éléments sont parfaitement exploitables dans le cadre d’un recours administratif ou d’un contentieux judiciaire.
Le drone ne se limite pas aux constats ponctuels : il peut aussi intervenir dans le suivi régulier de chantier, notamment pour les promoteurs, architectes, entreprises générales, ou syndics.
- Documenter l’évolution du chantier à intervalles réguliers,
- Vérifier que les phases sont respectées, constater des retards ou des arrêts de travaux,
- Révéler des malfaçons visibles : étanchéité défectueuse, matériaux absents, etc.
Le maître d’ouvrage conteste la facturation d’un lot de gros œuvre. Le drone permet de montrer que les dalles supérieures ne sont pas coulées à la date du constat, alors que le rapport de chantier prétend le contraire.
Dans des ouvrages complexes — toitures industrielles, charpentes, structures multi-niveaux — le drone apporte une lecture technique indispensable, grâce à sa capacité de survoler l’ensemble du site à différentes altitudes.
En milieu urbain dense, les survols sont encadrés par des autorisations préfectorales et plans de vol déclarés. En tant que télépilote certifié, j’assure la conformité totale de la mission.
Enfin, certains constats par drone peuvent inclure des analyses techniques avancées, à forte valeur ajoutée.
Le drone équipé d’une caméra thermique permet de :
- Détecter les ponts thermiques,
- Localiser des déperditions de chaleur,
- Vérifier l’efficacité énergétique d’un bâtiment.
Exemple concret :
Dans le cadre d’un litige sur un logement indécent, la thermographie par drone révèle une perte thermique majeure au niveau de la toiture, renforçant l’argumentaire juridique du plaignant.
En photogrammétrie, le drone génère un jumeau numérique 3D du bâtiment, très utile pour :
- Analyser la structure sous tous les angles,
- Archiver l’état exact à une date donnée,
- Documenter des pathologies techniques complexes.
Exemple concret :
Un copropriétaire conteste la surélévation d’un immeuble voisin. La modélisation 3D permet de visualiser précisément les volumes, leur emprise et leur impact sur l’environnement immédiat.
